Chez BigLove, nous passons du temps à investiguer le monde de demain, les entreprises de demain et leurs idées neuves qui nous inspirent et peuvent vous inspirer.

Quand j’ai entendu parler de Slow Logistique pour la première fois, je me suis tout de suite dit qu’il y avait quelque chose de cette nature et j’ai contacté son initiateur, Fabien Jouvet, patron iconoclaste de Skipper Groupe, logisticien déjà prêt pour les « contrepieds et les décalages », selon ses propres mots.

La visite des locaux au coeur de l’Ardèche, le Skipper Campus, donne une idée de l’entreprise : on perçoit immédiatement un espace propice aux échanges et à la créativité. Accueilli au comptoir d’un bar à sirops, on commence à échanger sur une des excentricités du patron, collectionneur de ces fantasques autos à 3 roues produites par Messerschmitt, les kabinenroller à 2 places, dont le coup de grâce a été donné par les italiens et leur Fiat 500.

La véritable histoire de la slow logistique, par Fabien Jouvet, dirigeant de Skipper Groupe : https://urlz.fr/e3IT

A l’origine de la slow logistique

Et, accompagné de sa mascotte – Franklin la tortue – Fabien de raconter le concours de circonstance qui l’a mené au concept disrupteur de Slow logistique. Tout est raconté dans notre vidéo ci-dessous, d’une rencontre inopinée avec Welco -la jeune start-up – jusqu’au travail avec les équipes de Nicolas Chabanne, emblématique dirigeant de « C’est qui le patron ?« , la marque des consommateurs qui a renversé une certaine logique de la grande distribution.

Un changement de paradigme

L’essence de la slow logistique repose sur 2 piliers : grouper de petites commandes pour permettre un coût logistique acceptable et ne déclencher l’envoi groupé qu’à ce moment. Les bénéfices sont multiples : moins de travail de picking, moins de cartons d’emballage, moins de camions sur la route, moins de gasoil. Une logistique « éclairée et raisonnée » dont l’élément le plus récent est l’achat de 7 semi-remorques double plancher (plus de capacité) tractés par des camions roulant au gaz naturel.

Comme le dit Fabien Jouvet, « nous allons réaliser la prouesse de livrer nos clients en 3 semaines !« . C’est un réel changement de paradigme dans le transport et la logistique, habitués depuis des années à faire plus vite/moins cher.

Et ce changement de paradigme n’est devenu possible que parce qu’un ensemble d’acteurs, PME et start-ups régionales, ont pensé différemment, sans réellement savoir ce que ça allait donner a priori. Un exemple typique de sérendipité, « don de faire par hasard des découvertes fructueuses ».

Une inspiration pour toutes les PME
Nous ne sommes pas logisticiens, et même si nous souhaitons le plus grand succès à Skipper et à la Slow Logistique, parfaitement en phase avec les attentes sociétales actuelles, ce qui nous intéresse dans ce très bel exemple est ailleurs.

Si on analyse les éléments qui ont permis à cette PME ardéchoise de créer un mouvement qui est en passe de la dépasser (c’est l’ambition affichée de Fabien Jouvet), on retrouve des clés typiques de l’invention :

  1. Une entreprise déjà prête pour l’innovation : les locaux, l’ambiance de travail, les échanges entre les différents services, l’énergie mobilisée en permanence pour créer, le sens du collectif, un goût marqué pour « le décalage ».
  2. La capacité à accepter la rencontre et à être au centre d’un écosystème riche : la slow logistique s’est révélée en travaillant simultanément avec 2 autres entreprises tournées vers l’innovation : Welco (la start-up) et la PME « C’est qui le Patron ». Skipper Groupe a su animer une réflexion collective en partant des contraintes.
  3. La capacité à prendre de la hauteur : c’est cette capacité d’abstraction, de prise de hauteur sur son métier et sur son activité qui a permis à l’entreprise de comprendre qu’elle tenait quelque chose de nouveau pour la formaliser
  4. L’énergie du passage à l’action : à peine éclose, l’idée se déclinait en logo, en site web, en communication sur les réseaux sociaux. En mode beta, finalement. Le site slowlogistique.com est assez clair sur ce point et parle bien d’un « work in progress ». Pas besoin de prendre le temps d’aller au bout de l’histoire pour la raconter : c’est au contraire la signature d’une entreprise très agile qui communique et partage rapidement ses idées avec son écosystème et les réseaux sociaux pour les faire avancer, à l’opposé d’une culture du secret qui a longtemps marqué l’innovation.

Quand, en plein COVID, on parle d’entreprises résiliantes et agiles, on voit clairement Skipper comme un exemple inspirant.

La bonne nouvelle, c’est que celui-ci est à la portée de (presque) toutes les PME…